Julie
a passé un an en Irlande à l'université, la
Dublin City University, elle nous fait part de ses impression dans
un témoignage très détaillé dans lequel
vour trouverez toutes les infos sur cette ville pour de jeunes étudiants
étrangers.
SEJOUR DE 10 MOIS A DUBLIN, IRLANDE
(ETUDIANTE A DUBLIN CITY UNIVERSITY
par Erasmus)
ET SUGGESTIONS
- ARGENT
- SANTE
- STAGE
Quant
au reste de l'Irlande, je l'ignore, mais Dublin concentre le tiers de la population
de l'île.
Pour ceux qui choisissent la résidence universitaire, pas de souci :
votre chambre vous attendra à la rentrée. Mais les places sont
limitées ; mieux vaut donc s'y prendre tôt.
Pour les autres... le premier conseil est celui d'arriver le plus tôt
possible à Dublin ; avant que les étudiants irlandais aient tous
trouvé leur logement étudiant.
Donc, si la rentrée est le 25 septembre, éviter de débarquer
le 20 comme je l'ai fait. Car on risque de vous dire que les logements sont
" gone ".
Dans ce cas, la recherche peut prendre jusqu'à une semaine (ce qui ne
semble pas long, sauf quand on se retrouve SDF?)
Et évidemment, dans ce cas là, on risque de prendre n'importe
quel logement.
Alors le conseil est de s'ORGANISER. Car un déménagement est une
période mal appropriée au tourisme bourlingueur.
- D'abord, réserver un bed & breakfast (B&B) pour 4 jours environ.
C'est plus tranquille que l'auberge de jeunesse - qui est moins chère,
mais on ne peut pas y laisser ses affaires. Le conseil est de faire un tour
sur Internet, et demander " Dublin bed and breakfast " a n'importe
quel moteur de recherche. Sinon, les paumés peuvent se faire arnaquer
sur le prix. Par personne, la nuit en B&B est bon marché à
partir de 15/20IR£. De plus, les gérants peuvent indiquer des adresses
de logement s'ils en connaissent.
- Il faut éviter les agences de locations, qui vendent cher une courte
liste d'annonces et sont souvent une arnaque.
- Profiter des bus touristiques qui font le tour de Dublin pour vous familiariser
avec le centre-ville. (Et puis c'est pas désagréable non plus)
- Acheter un plan détaillé de la ville (impossible de s'en sortir
sans), et le Herald Evening, où on trouve beaucoup d'offres de logement.
Mais attention ; il faut acheter le quotidien à sa sortie, car les annonces
se périment très vite. Demander au marchand de journaux l'heure
de sortie.
- www.daft.ie donne aussi plein d'adresses de logements.
- Quant au type de logement, il n'y a pas vraiment le choix. En centre-ville,
on trouve des appartements, mais partout ailleurs, le sharing prédomine.
Il faut partager une maison avec d'autres gens ; dans certains cas on partage
même sa chambre avec quelqu'un d'autre. Comme la maison individuelle est
le seul type d'habitation, on a pas vraiment le choix.
- Le loyer tourne autour de 500f par semaine pour une chambre individuelle dans
une maison. Sans APL/ALS bien sûr? Et les charges ne sont pas toujours
comprises. Il faut préférer le chauffage à gaz, car l'électrique
est bien plus cher (700f par mois pour un F1 - oui, il en existe quand même
quelques uns - tout électrique). Et ça compte, car l'hiver est
quand même froid, et les maisons sont moins bien isolées qu'en
France. Le téléphone (fixe) est au même prix qu'en France.
L'eau, par contre, est gratuite (elle tombe du ciel). Il est coutume de donner
un mois de caution, et de remplir un rent book (petit livret disponible dans
les papeteries) avec son propriétaire.
- Enfin, il faut venir en se préparant au pire. Car il ne faut pas espérer
un appartement indépendant, joli, grand, pas cher, bien chauffé
et près de la fac (respectivement de son boulot). Il n'existe pas. Mieux
vaut le savoir pour ne pas être démoralisé.
Ah, les transports? le deuxième problème
de Dublin après les logements. Car la prospérité amène
les embouteillages.
- Premier conseil : celui qui a une voiture a mille raisons de l'emmener. Elle
permet de se loger plus loin du centre et donc pour moins cher, d'emmener plus
d'affaires, d'aller tous les jours à la fac (sauf si elle est en centre-centre?et
encore, ça dépend des horaires des cours). Elle facilite les courses
et rend populaire, car peu d'étudiants irlandais ont des voitures (la
vignette des voitures occasions est chère, le permis n'est pas donné
non plus et l'assurance est hors de prix). Enfin, on en profitera pour faire
du tourisme les weekends? De plus, le ferry pour venir n'est pas très
cher.
- Mais de manière générale, les routes sont en mauvais
état et supportent peu de trafic.
- Pour ceux qui n'ont pas de voiture, ceci est bon à savoir : le bus
est considéré comme non reliable: on ne peut pas lui faire confiance
pour arriver à l'heure. Il est en outre assez cher.
- Le vélo reste un bon moyen de transport pour les courageux. Il coûte
environ 60 ? d'occasion et nécessite peu d'entretien. On peut le
revendre à la fin de l'année. Mais Dublin a un peu de relief et
l'hiver est très venté (et même pluvieux). Enfin, les bus
sont sans pitié envers les vélos.
- Il reste un joker : le Dart (RER local) dessert plusieurs endroits de Dublin.
Mais comme il ne passe pas partout, il faut bien réfléchir si
on veut l'utiliser tous les jours.
- Enfin, on peut toujours utiliser ses pieds. Mais alors il faut ne pas être
loin de la fac, et on peut rapidement l'être : la recherche de logement
n'en est pas facilitée.
Ici, il est tout de même pratique d'ouvrir un compte
courant (gratuit avec la carte de retrait) pour déposer et retirer son
cash. Il est même idéal d'ouvrir ce compte à la rentrée,
où une banque proposera des ouvertures de comptes en batteries sur le
campus. Il en est de même pour ceux qui veulent un téléphone
mobile : les meilleures offres seront là.
Mieux vaut ne pas trop craindre l'humidité? A part
ça, il faut batailler pour obtenir son formulaire sécurité
sociale E128 ou E111, mais une fois obtenu, ne vous privez pas d'être
malade car le formulaire magique donne droit à des consultations, soins
et médicaments gratuits. Avec son point noir : la santé pour tout
le monde mais pas à la meilleure qualité.
Le système scolaire post-bac est un peu compliqué,
car les Irlandais eux-mêmes savent difficilement faire la différence
entre la university et le college. Pour faire simple, c'est assez similaire
au système universitaire français. Il y a deux semestres, le volume
horaire des cours est de 12h par semaine et il faut fournir du travail personnel
à côté. La bibliothèque est très importante.
Il y a des TD et des examens de contrôle continu. Les professeurs sont
en général très ouverts et sympathiques. Par contre, il
vaut mieux assister aux cours avant de les choisir : votre prof pourrait parler
avec un accent dublinois incompréhensible.
La vie associative est très développée pour celui qui souhaite
s'investir (proportionnellement à la taille de l'université, bien
sûr).
- Le concept de stage est méconnu en Irlande. Par contre,
les multinationales implantées peuvent le connaître, surtout s'il
y a des Allemands et Français dedans. Je conseille donc de demander à
IBM, Dell, Xerox et les autres (voir www.kompass.ie) de la France. Sur place,
la recherche de stage ne sera pas plus facilitée.
- Par contre, si la convention de stage n'est pas obligatoire, il est plus facile
de trouver un emploi.
- Pour travailler en Irlande, il faut se procurer un numéro de travailleur,
le PPS number au sein de son Social Welfare Local Office. Mais on peut commencer
à travailler et se le procurer plus tard si l'on arrive à supporter
le poids des impôts supplémentaires prélevés sur
le salaire du travailleur sans le PPS number. Ensuite, le travailleur étranger
peut exiger qu'on lui rende les impôts versés sur son salaire en
allant au Tax Office. Pour éviter la queue, mieux vaut y aller à
l'ouverture.
- Le recrutement fonctionne bien en Irlande par les agences de recrutement.
Elles ont l'avantage de pouvoir nous recommander à des entreprises, dans
un pays où le networking (utilisation de réseau de connaissance,
ou piston) est largement utilisé. On peut consulter beaucoup d'offres
d'emploi sur www.irishjobs.ie.
- Contacter des entreprises françaises implantées en Irlande et/ou
des Français peut aussi être efficace (le networking à nouveau).
- Il faut différentier le Curriculum Vitae et le Résumé
pour postuler. Le CV est plus utilisé. Il peut faire 2 pages, alors que
le Résumé ne dois en faire qu'une. Voici les principales rubriques
du CV :
Détails personnels (sans photo).
Profile. Partie facultative où, en 1 ou 2 phrases, on écrit ce
qu'on cherche.
Education. Comme en France, mais en essayant d'expliquer un peu.
Work Experience. Il faut développer les expériences et ne pas
utiliser le pronom " I ". Par exemple : Bank clerk at Le Crédit
Agricole, responded to queries, opened the mail, etc. C'est étrange mais
c'est comme ça.
Skills. Informatique, langues, permis de conduire, etc, mais aussi Personal
Skills : comme time management, communication, etc.
Interests. Comme en France.
Referees. Ce sont les références : en mettre une universitaire
et une ou deux professionnelles, mais surtout mettre quelqu'un qui parle anglais.
- La lettre de motivation, ou cover letter doit être
dactylographiée, simple et courte. Elle introduit le CV et n'a pas besoin
d'être aussi recherchée qu'en France.
- L'entretien d'embauche est amical, pas de test comme en France où on
essaye de piéger le candidat. Pour se faire embaucher, il faut savoir
mentir sur la durée du séjour.
- Par contre, on est embauché à un poste souvent sous-qualifié
par rapport à ses compétences car les expériences et diplômes
acquis en dehors de l'Irlande ont moins de valeur pour les recruteurs irlandais.
- Une fois dans l'entreprise, l'intégration n'est pas facile si les employés
sont tous Irlandais. Comme on comprend mal et surtout que l'on ne comprend pas
les blagues, on passe facilement pour un rabat-joie stupide. Il faut donc se
faire violence pour aller parler aux autres, beaucoup les écouter, se
faire expliquer les blagues et prendre patience.
- Par rapport aux travailleurs irlandais, les français seront sans doute
très productifs. En effet, les Irlandais sont félicités
lorsqu'ils font leur travail, ce qui peut surprendre un Français félicité
seulement lorsqu'il fait bien son travail.
- La Christmas Party et la Summer Party de l'entreprise sont l'occasion de voir
ses collègues (voire son chef) complètement bourrés. Amusant.
En ce qui concerne la vie quotidienne, il faut savoir que :
- L'étudiant peut se trouver assez facilement un petit boulot pour se
faire un peu d'argent (dans un pub ou un magasin).
- Les Irlandais sont sympathiques dans l'ensemble, mais il faut absolument éviter
de les traiter d'Anglais ! Ils ne les aiment pas vraiment. Écossais ou
Gallois, ça passe encore, mais Anglais?
- L'accent de Dublin est particulier ; on l'a évidemment rarement entendu
puisqu'on a plus souvent appris l'anglais de Grande-Bretagne ou des États-Unis.
Heureusement, tous ne l'ont pas.
- Dublin est une petite ville sûre avec peu de violence urbaine et où
les accidents sur la voie rapide peuvent faire la une des journaux.
- Sorti des villes, on se retrouve vite à la campagne.
- Les Irlandais les plus croyants font un signe de croix à chaque fois
qu'ils voient une église, même s'ils sont dans un bus ou sur un
vélo?
- Les Irlandais aiment faire du golf, du football gaélique, parier sur
les courses de chiens ou de chevaux. Mais l'activité la plus importante
et de loin est le pub le vendredi soir? C'est une véritable institution.
Dans une entreprise, les Irlandais se demandent ce qu'un Français peut
avoir de plus important à faire le vendredi soir que d'aller boire des
bières (surtout la Guiness, la célèbre bière noire)
au pub.
- Le climat est pluvieux (par intermittence), mais d'abord venté, ce
qui est bien plus désagréable que la pluie l'hiver. Il pleut à
peu près autant qu'à Paris. En tous cas, le temps reste le sujet
de conversation n°1 des Irlandais ; comme si pleuvoir était une surprise.
- Le temps ou les magasins étaient fermés le dimanche est révolu
; les supermarchés et boutiques de centre-ville sont maintenant ouverts
le dimanche. Certains supermarchés sont ouverts jusqu'à 22h dans
la semaine, et les boutiques des stations-service 24h/24. Par contre, les produits
proposés ne sont pas aussi variés qu'en France. Les hypermarchés
n'existent pas encore ici, les supermarchés sont de taille moyenne. Il
existe par contre de plus en plus de grand centres commerciaux en et en-dehors
du centre-ville.
- L'Irlande n'est pas si verte : la grande nouveauté de la municipalité
de Dublin cette année est la poubelle en plastique pour tout le monde?
accompagnée de campagnes de publicité disant " aidez-nous,
mettez vos déchets à la poubelle ! " Car il n'est pas rare
de retrouver des détritus dans son jardin, jetés par les passants?
Les étudiants allemands en sont horrifiés et se sentent coupables
de ne pas trier leurs déchets.
Nous avons collecté des données permettant de se faire
un aperçu du coût de la vie sur place (attention, il faut se méfier
des prix car l'Irlande a un taux d'inflation assez élevé).
Loyer sans les charges par personne 450 euros par mois
Électricité, gaz et téléphone Dépends du
nombre de locataires?
L'auberge de jeunesse 10/40 euros la nuit avec petit dèj.
Le Bed and Breakfast A partir de 25 euros la nuit par personne avec petit dèj.
Le ticket de bus à Dublin 2 euros
Courses 170 euros par mois en moyenne
La place de cinéma pour étudiant 6 euros
Pinte de bière au pub (0.5l) 4 euros
Un vélo d'occasion 60 euros
Propos de Julie receuillis par suite
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