Alternance : Des étudiants directement opérationnels pour les entreprises

Pour recruter les profils qui leur manquent, de plus en plus d’entreprises mettent en place leur propre structure de formation en alternance et concluent des partenariats avec des écoles.

Alternance : Des étudiants directement opérationnels pour les entreprises

    Pour recruter les profils qui leur manquent, de plus en plus d’entreprises mettent en place

    leur propre structure de formation en alternance et concluent des partenariats avec des écoles. Les entreprises sont unanimes : l’alternance est pour elles le meilleur moyen de former et de recruter les personnels dont elles ont besoin. Encore faut-il trouver les bons profils.

    Pour répondre à leurs exigences, elles sont de plus en plus nombreuses à participer directement à la mise en place de formations avec différents établissements et notamment avec les centres de formation d’apprentis (CFA).

    "A la SNCF, nous organisons des promotions avec des lycées, des universités ou des écoles", précise Agnès Pingeot, responsable nationale de l’alternance.

    La SNCF, qui dispose de son propre CFA en Ile-de-France pour former aux professions techniques

    , a développé plusieurs cursus de trois ans pour des promotions de 20 personnes, en partenariat avec le CESI, groupe de formation et d’enseignement supérieur, ou avec le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam).

    Le groupe Accor multiplie de son côté les moyens d'amener les jeunes à ses métiers. C'est le cas pour les "revenue managers" dont la mission est d'optimiser le revenu d'un hôtel en ajustant chaque jour les tarifs en fonction du taux d'occupation.

    Le groupe a signé un partenariat avec l’institut Paul-Bocuse et l’institut d’administration des entreprises (IAE) Savoie Mont-Blanc. "On apporte du concret aux jeunes. En plus de les former, on les aide à entrer en douceur dans le monde du travail à temps complet, à passer du statut d’élève ou d’étudiant à celui de salarié", explique Bruno Croiset, responsable emploi et systèmes éducatifs pour Accor Hôtellerie France.

    D’où l’importance d’accompagner chaque alternant d’un tuteur ou d’un maître d’apprentissage, lequel doit être formé pour encadrer le jeune et lui transmettre son savoir-faire.

    "Mais cela est un investissement et non un coût !", insiste Bruno Croiset. "Nous avons une vraie culture de tutorat et d’apprentissage, surtout pour nos métiers techniques au niveau bac pro et BTS", reconnaît Agnès Pingeot pour la SNCF qui compte un effectif moyen de 6 500 alternants dans ses murs.

    Laurence Raison, responsable du recrutement au sein du groupe Société générale, l'assure : "l'alternance nous aide à rééquilibrer la pyramide des âges dans nos activités de banque de détail et surtout à préparer la relève et nos manageurs de demain.

    Le jeune développe une connaissance du monde de la banque qu’il n’acquiert pas en école ou à l’université."

    La banque s’était fixé un objectif de 1 100 alternants en 2011, mais elle a en fait signé 1 400 contrats, un nombre qu’elle espère encore atteindre cette année.

    "Cela nous permet aussi d’observer le comportement de nos futurs collaborateurs pendant deux ou trois ans. C’est important avant de les recruter en contrat à durée indéterminée", poursuit-elle. En effet, la moitié des alternants seront embauchés à l’issue de leur formation.

    L'AVIS DE

    « L’alternance est aussi un moyen de fidéliser nos collaborateurs »

    Capgemini et Sogeti ont placé l’alternance dans le périmètre de la responsabilité sociale et environnementale plutôt qu’à la direction des ressources humaines.Pourquoi ?

    L’alternance est liée à l’emploi, au recrutement, à la formation des jeunes.Nous sommes convaincus que l’entreprise a un rôle social important à jouer et qu’elle doit contribuer à leur insertion professionnelle.C’est pour cela que nous avons placé l’alternance dans le champ de la RSE.

    Qu’apporte l’alternance à une entreprise comme Capgemini ?

    C’est un moyen de former, de recruter et de fidéliser nos collaborateurs. Quand nous signons un contrat d’alternance, notre objectif est d’embaucher la personne.

    En 2011, un recrutement sur 4 dans le groupe s’est fait par le biais de l’alternance ! Ce mode crée un lien particulier entre l’étudiant, le candidat et l’entreprise.

    En 2009, nous nous étions engagés à former 1 000 jeunes en alternance en deux ans. En fait, ces chiffres sont largement dépassés.Surtout si l’on inclut les stagiaires professionnels !

    Nous avons accueilli 700jeunes en 2009 et 1 000 en 2010.

    Le secteur informatique manque régulièrement de candidats. L’alternance peut-elle contribuer à résoudre ce problème ?

    Oui. Avec l'université Paris XIII, notre équipe pédagogique a créé un diplôme universitaire afin d'aider les étudiants qui ont fait des études supérieures scientifiques,mais qui ne trouvent pas de travail ou qui se sont trompés de filière.

    S’ils parlent anglais et que l’informatique les intéresse, ils peuvent participer au recrutement que nous organisons pour la troisième année.

    Nous avons retenu 13 candidats au printemps2010et 12 au printemps 2011, avec qui nous avons signé un contrat de professionnalisation.

    Ils sont en CDI à compter du premier jour et rémunérés. Au bout de dix-huit mois passés entre l’université et l’entreprise où ils sont encadrés par un tuteur, ils rejoignent les rangs de Capgemini ou de Sogeti. Nous allons dupliquer ce programme avec d’autres universités qui sont très intéressées par notre initiative.

    Article réalisé par Sophy CAULIER

    Article paru dans le Parisien Economie du lundi 12 mars 2012

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