Des plans sociaux en cascade, des taux de chômage record. Et cette petite phrase lancinante qui revient tout au long de la scolarité : « Si tu ne réussis pas à l’école, tu n’auras pas de travail. » Mais quel métier choisir quand on a 17 ans et les deux pieds encore bien ancrés dans l’enfance ?
Fac, BTS, prépa, DUT, école d’ingénieur ?
Quelle filière coucher noir sur blanc sur le site Admission post-bac qui vient d’ouvrir et sur lequel tous les élèves de terminale doivent s’inscrire ? Si la plupart des adolescents se prennent encore à rêver, leurs parents, eux, sont devenus beaucoup plus pragmatiques, sautant sur les guides et les brochures, courant les salons. Mission : accoucher les désirs de son enfant, les conjuguer avec la réalité et mixer le tout pour que le futur étudiant décroche un diplôme qui ne conduise pas à la case Pôle emploi.
"Passe ton bac d’abord !" est une injonction définitivement révolue. En reprenant le chemin des cours en janvier, quelque 600000 lycéens — et leurs parents — savent que s’ouvre un marathon
qui va les occuper durant plusieurs semaines, bien avant leurs révisions de philo ou de physique. Celui de l’orientation : à partir du 20 janvier, ils vont devoir commencer à remplir leur liste de vœux pour l’après-bac, se pencher très vite sur le site APB — déjà ouvert si l’on veut consulter les fiches des formations proposées — et qui centralisera leurs souhaits. Choisir des études, une profession, une vie en somme : difficile d’y aider ses propres enfants, quand nombre de métiers qui existent aujourd’hui nous sont inconnus, ou n’existaient même pas, comme le numérique, à l’époque où l’on s’engageait soi-même dans les études.
Les parents de plus en plus présents
Un stress indéniable, conviennent tous les spécialistes de l’orientation. Surtout pour une génération qui a déjà plus d’une fois entendu que diplôme et emploi étaient liés. Et encore : « Je suis frappée d’entendre cette année des étudiants affolés qui se sont endettés et, faute de travail, se demandent comment ils vont rembourser leur prêt », observe Sophie de Tarlé, à « l’Etudiant ».
Chez Studyrama, comme à « l’Etudiant », incontournables organisateurs des dizaines de salons d’orientation qui se tiennent chaque année en France, on observe désormais nettement l’effet conjugué du stress de la réussite scolaire et des peurs de la crise. Moins chez les jeunes que chez leurs parents. De plus en plus présents dans les allées des salons, ceux-ci veulent bien écouter les désirs de leurs enfants, mais rêvent à leur façon de baguette magique antichômage. Ils sont parfois prêts à investir dans une de ces innombrables officines privées, qui fleurissent avec la promesse d’aider leur « petit » à trouver sa voie (lire l’encadré ci-contre). A la chasse aux débouchés, ils sont de plus en plus tentés par ces écoles de commerce ou d’ingénieur privées, avec prépa intégrée, qui leur semble offrir une formation plus professionnelle et garantir l’insertion. Un retour sur investissement.
Claudine proust
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