JÉRÔME MALFAISAN a la « santé » dans la peau. Blouse blanche sur les épaules, cet infirmier salarié de 28 ans prodigue quotidiennement soins et attentions aux personnes âgées d'une maison de retraite de Marcq-en-Baroeul (Nord). Et ce, depuis deux ans. Etre confronté à la fin de vie, supporter d'importantes responsabilités, travailler à tour de rôle tôt le matin, le midi ou encore la nuit... Ces conditions difficiles ne l'effrayent pas. Car Jérôme Malfaisan vit ce métier comme une véritable passion. Il en apprécie « tous les versants » même s'il consent un faible pour « le relationnel, le contact avec les patients ».
Salaire : 1 484 euros net en début de carrière. 2 164 euros net au-delà de vingt-quatre ans d'expérience
Une vraie pénurie
Et il s'est donné beaucoup de mal pour en arriver là. Après une première année de médecine et une autre de biologie, le jeune homme a travaillé tout en préparant le concours d'infirmier. Une fois son ticket d'entrée en école en poche, il a suivi trois années de formation où théorie et confrontation à la réalité par le biais de stages s'entremêlaient. Mais, au final, le jeu en valait la chandelle, le plaisir de travailler est là : « Dans cette profession, on ne connaît pas de longue période d'inactivité »
En fin d'études, Jérôme Malfaisan était assuré de trouver un poste. Les hôpitaux et maisons de retraite manquent en effet d'infirmiers. Cette pénurie a une double conséquence sur la pratique quotidienne. Côté pile, elle offre de multiples possibilités de carrière : « Je pense que je resterai infirmier salarié, souligne le jeune homme. Néanmoins, j'aurai plus tard la possibilité d'évoluer, de changer de spécialité, de devenir cadre ou de m'installer en tant que libéral etc. » Mais, côté face, cette pénurie durcit les conditions de travail, le rythme est rude. En moyenne, Jérôme Malfaisan travaille plus de quarante heures par semaine, pour un salaire net d'environ 1 500 euros par mois. Ses conseils pour ceux qui aimeraient tenter l'aventure ? « Etre autonome, avoir l'esprit d'initiative et disposer de qualités relationnelles. C'est un métier très complet. »
Des places sont à prendre, avis aux amateurs !
BORIS CASSEL
Article paru dans le Parisien Eco du Lundi 11 Mai 2009