Comment trouver un stage en apprentissage à l'étranger ?

Ils sont peu nombreux, moins de 10 000, mais certains jeunes n’hésitent pas à franchir les frontières pour apprendre un métier.

En Allemagne, l’apprentissage a fait ses preuves. Ce mode de formation, entre autres vertus, permet de lutter contre le chômage des jeunes.
En Allemagne, l’apprentissage a fait ses preuves. Ce mode de formation, entre autres vertus, permet de lutter contre le chômage des jeunes.

    L’ouverture au monde, à d’autres cultures, le gain d’expérience, la pratique d’une langue sont autant de « plus » à valoriser dans un CV. Y compris pour un apprenti.

    Alors que François Hollande veut mettre un coup d’accélérateur à l’apprentissage en France et atteindre l’objectif de 500 000 apprentis en 2017 — contre 420 000 aujourd’hui —, certains jeunes mettent les voiles en Allemagne ou ailleurs, faute de postes en France.

    2 % des apprentis, soit moins de 10 000 jeunes, partent en Europe pour suivre leur formation professionnelle.

    Une étude menée pendant deux ans auprès de jeunes apprentis partis à l'étranger — par l'agence Europe-Education-Formation France — montre que 96 % d'entre eux étaient satisfaits. Et 6 apprentis sur 10 n'ont pas eu besoin de contribuer financièrement à ce séjour en Europe. Pourtant, ils ne sont que 2 % (soit moins de 10 000) à oser jouer les euro-trotteurs.

    Certes, il n'existe pas encore de programme type Erasmus permettant à un étudiant d'obtenir une bourse d'études dans le but de poursuivre l'intégralité de sa formation en Europe. Il est néanmoins possible d'effectuer une partie de son apprentissage à l'étranger, grâce au programme Leonardo. Si vous êtes apprenti ou encore en formation professionnelle initiale, ce programme européen vous permet d'effectuer un stage en entreprise, d'une durée allant de deux à trente-neuf semaines, reconnu comme partie intégrante de votre cursus de formation. Seule condition : vous devez partir avec l'accord de votre employeur et de votre centre de formation (CFA). Le programme ne soutient que les stages se déroulant au sein de l'Union européenne. Une partie du coût est financée par une bourse, dont le montant varie en fonction de la durée du stage (environ 335 € par semaine). Elle couvre le trajet dans le pays d'accueil, l'allocation forfaitaire de séjour, les frais de préparation linguistique et culturelle, ainsi que les frais d'assurances. En revanche, les stages Leonardo ne sont pas rémunérés.

    Catherine Gasté

    Comment trouver votre stage à l'étranger

    Dans le cadre du programme Leonardo, vous devez trouver votre stage seul ou avec l’aide de votre établissement.

    Quelques pistes :

    www.euroguidance-france.org, le site français du réseau pour la mobilité en Europe propose des informations pour chaque pays de l'Union européenne ainsi que des pistes et des adresses pour trouver un stage ;

    www.chance-europe.de/fr/azubis, projet franco-allemand qui promeut la mobilité des apprentis et des salariés dans les entreprises artisanales et les petites et moyennes entreprises ;

    www.experience-internationale.fr, Sesame est un service d'échanges et de stages dans le domaine agricole, il s'adresse aux jeunes entre 18 et 30 ans qui ont étudié dans un lycée agricole ou une école d'agriculture, ils doivent maîtriser la langue du pays d'accueil ;

    www.centre-inffo.fr/depart, le projet Départ fournit des informations sur les démarches et l'accompagnement à la mobilité des apprentis ;

    www.apprentieneurope.fr, les chambres des métiers et de l'artisanat proposent un guide complet sur les conditions à réunir pour partir ou les modalités pour trouver une entreprise à l'étranger ;

    www.mobiloutil.fr, ce portail propose des bases de données pour trouver son stage à l'étranger.

    Le modèle allemand toujours aussi performant

    A Berlin, de notre correspondant sur place : Christophe Bourdoiseau

    Si l'Allemagne réussit à maintenir depuis des années un taux de chômage très bas chez ses jeunes, c’est grâce à son fameux système d’apprentissage

    . Chez les moins de 25 ans, ils étaient 5,5 % à chercher du travail en avril, selon l’Office fédéral du travail. Un record en Europe. L’alternance existe depuis plus de soixante ans en Allemagne. Cofinancée par l’Etat et les entreprises (qui jouent un rôle essentiel), elle s’adresse aux jeunes de 16 à 17 ans. Elle dure trois années, pendant lesquelles les apprentis alternent la pratique (deux à quatre jours dans l’usine) et la théorie (deux à trois jours sur les bancs de l’école).

    Plus de 530 000 contrats d’apprentissage ont été signés en 2013, soit deux fois plus qu’en France

    . Les jeunes ont les mêmes droits que les autres salariés, car cette formation fait l’objet d’un contrat de travail régi par les conventions collectives Le système est si performant qu’il s’exporte dans le monde. Les Allemands ont dû d’ailleurs créer un bureau spécial à l’Institut fédéral de la formation professionnelle (BIBB) pour gérer les partenariats. L’Inde, l’Arabie saoudite, la Turquie et la Chine coopèrent avec le BIBB. En Europe, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, la Lettonie et la Slovaquie réforment leur formation professionnelle en s’inspirant du modèle allemand. Enfin, Volkswagen, BMW, Siemens ou Bosch forment des jeunes dans leurs filiales à l’étranger, ne trouvant plus assez de main-d’œuvre qualifiée en Allemagne. Ces industriels donnent même des leçons aux Américains ! Siemens a mis en place un système d’apprentissage performant qui a été pris en exemple par Barack Obama en janvier dans son discours à la nation.

    Écoles à la une

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    Commerce / Gestion / Management
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