Les grandes écoles de commerce étaient-elles prêtes à basculer du jour au lendemain on-line ?
Presque prêtes, car le travail sur le distanciel n’est pas nouveau dans nos écoles, au niveau de la structure et de la technique. En revanche la bascule sur la totalité du cursus est nouvelle. Les enseignants avaient besoin d’un déclencheur et cette crise nous en a donné l’occasion.
Continuité pédagogique : qu'est-ce que cela recouvre précisément ?
Il s’agit d’assurer le même niveau de qualité pédagogique pour nos étudiants mais sans remettre en cause les objectifs pédagogiques d’excellence. On continue ce que nous avions commencé durant l’année avec de nouvelles contraintes comme l’absence de contacts directs ou du non verbal. Nous avons imaginé tous les outils pour combler ce manque.
Il ne s’agit pas simplement suivre des cours derrière un ordinateur et avoir des documents à télécharger ?
Pas du tout. Nous maintenons une certaine interactivité entre les enseignants et les étudiants, avec un rôle central attribué aux travaux de groupe. Il y a des cours en direct et des travaux collectifs. Des forums d’échanges, des échanges par mail ou par téléphone sont également proposés. Des tutorats, des blogs, des forums… tous ces outils sont mobilisés.
Vous avez pris en compte très tôt les modalités en ligne avec la mise en place de crédit ECTS*. Qu’est-ce que cela change ?
On ne s’est pas posé la question des heures de cours en face-à-face. On a basculé sur l’unité de compte ECTS à notre initiative pour mieux estimer le digital learning, les projets menés avec les entreprises, les échanges… tout cela, ce sont des heures d’apprentissage qui participent à l’évaluation de l’apprenant.
Demain, cette approche sera la norme ?
Oui. On raisonne en objectifs d’apprentissage et non plus en moyens ou en ressources. Le face-à-face va continuer car il est essentiel de se poser et de réfléchir ensemble dans un même espace. Mais nous avons besoin de plus de flexibilité et, dans ce cadre, nos apprenants disposeront de plusieurs options pour suivre leur parcours de formation.
Une génération Covid émerge parmi les étudiants ?
Je crois que nous serons tous de cette génération. La manière de travailler et d’apprendre va être impactée par ce que nous avons vécu. Nous serons plus exigeants sur l’impact de nos actions sur la société. Si demain nous sommes davantage préoccupés par ces sujets, le Covid aura eu des vertus. J’ajoute que j’espère que cela nous aura rendus plus positif pour envisager l’avenir.
Propos recueillis par Gilbert Azoulay
* ECTS (European Credits Transfer System). Ce système a pour objectif de faciliter la reconnaissance académique des études à l’étranger. Le crédit ECTS est proportionnel au volume de travail de l’étudiant et permet de mesurer le niveau d’études atteint.
Tendances 2020
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