Etranger. Des profs de plus en plus armés aux Etats-Unis

Fusillades. C’est un phénomène qui s’étend : de plus en plus d’enseignants américains sont autorisés à porter une arme en classe, afin de réagir en cas de tueries.

Etranger. Des profs de plus en plus armés aux Etats-Unis

    Si le nombre de morts par armes à feu aux Etats-Unis a été divisé par deux ces vingt dernières années, les fusillades de masse, elles, suivent le chemin inverse. Au point de faire de la lutte contre ces tueries de masse l’une des priorités de fin de mandat du président Barack Obama, dont les larmes ont fait le tour du monde en début d’année, alors qu’il évoquait la tuerie de Sandy Hook.

    C’était, déjà, il y a plus de trois ans, mais encore bien ancré dans tous les esprits. Le 14 décembre 2012, 26 personnes, dont 20 enfants, avaient été tuées dans une école primaire de Newtown (nord-est des Etats-Unis), par un jeune de 20 ans. Depuis, de plus en plus d’enseignants travaillent avec une arme à portée de main.

    Au pays du deuxième amendement, qui garantit le droit du peuple à détenir et porter des armes depuis 1791, cette énième tuerie avait accéléré un mouvement déjà engagé par ailleurs : l'autorisation donnée à des employés de campus et groupes scolaires, voire aux enseignants eux-mêmes, d'être armés à l'intérieur des enceintes scolaires.

    Des risques pointés du doigt par les parents d’élèves

    Objectif

    : pouvoir faire face, le cas échéant, à l’irruption d’un tueur sans avoir à attendre l’arrivée sur place des forces de l’ordre. Sans surprise, les premiers

    « school districts »

    à avoir mis en œuvre ces politiques appartenaient à des Etats traditionnellement pro-armes, dans le centre ou l’est du pays, tels le Texas ou l’Indiana.

    Et tant pis si aucune tuerie n'a pu être empêchée depuis l'instauration de ces nouvelles règles, elles semblent se propager à grande vitesse, atteignant même la côte Ouest et plus particulièrement la Californie, Etat à la législation la plus restrictive sur le port d'armes. Ainsi la décision, prise le mois dernier par le Kingsburg Joint Union High School District, d'armer certains employés, disposition prise à l'unanimité des membres dirigeants. Non sans susciter certaines réserves ou critiques parmi les parents d'élèves. « Tuer quelqu'un ? Une décision déjà difficile à prendre pour des policiers spécialement formés, dont c'est le métier. Je ne voudrais pas avoir cette responsabilité, et ne la souhaite pas aux enseignants ! » rapporte l'un d'eux. D'autres pointent le risque de voir les armes éventuellement détournées, ou utilisées à mauvais escient.

    Mais, face à la promesse, fût-elle illusoire, d'éviter de nouvelles tueries, ces critiques ne semblent pas en mesure de freiner le mouvement. Fin avril, c'est un comté du Colorado (Centre-Ouest) qui a annoncé que les gardiens d'école, déjà munis de pistolets, seront dorénavant équipés de fusils semi-automatiques. Quatre-vingt-six écoles accueillant 67 000 élèves au total sont concernées par ces nouvelles mesures, dans un comté où aucune fusillade n'a jamais eu lieu en milieu scolaire. Les armes à feu, plus fortes que les larmes du président.

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully
    Montpellier Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Montpellier
    SUP de V
    Commerce / Gestion / Management
    Saint-germain-en-laye