Les étudiants veulent garder leurs stages

«Touche pas à mon stage ! » : c’est le nom d’un groupe actif en ce moment sur le réseau social Facebook, créé par Novlaine Ben-Brik, une étudiante de Panthéon-Assas.Sonbut : protester contre un décret...

Les étudiants veulent garder leurs stages

    «Touche pas à mon stage ! » : c’est le nom d’un groupe actif en ce moment sur le réseau social Facebook, créé par Novlaine Ben-Brik, une étudiante de Panthéon-Assas.Sonbut : protester contre un décret entré en vigueur le 1er septembre, qui interdit aux étudiants des universités d’effectuer des stages non obligatoires.

    Le groupe a déjà fédéré plus de 3 800 personnes. Un site Internet (www.touchepasamonstage.fr) a même été créé. Inscrite dans un institut d’études judiciaires rattaché à l’université d’Assas, Novlaine suit des cours du soir pour préparer le concours d’avocat.Pour occuper son temps libre, la jeune femme de 25 ans avait déniché un stage rémunéré de six mois comme juriste dans une boîte américaine, mais son université a refusé de lui signer une convention. « Il n’était pas obligatoire, regrette l’étudiante. Du coup, à la place, je fais un boulot alimentaire qui n’apportera rien sur mon CV. »

    Une mauvaise interprétation du texte selon le ministère

    Tout comme Novlaine, Margot, inscrite en sciences politiques à Lyon-III,a dû annuler un stage non rémunéré chez un commissaire-priseur faute de convention. Redoublante, elle se retrouve sans occupation jusqu'en février. « J'aimerais poursuivre mes études jusqu'en master 2, raconte cette jeune femme de 20 ans. Si je n'ai pas d'expérience sur mon CV, je ne passerai jamais la sélection. » «Des situations regrettables », selon le ministère de l'Enseignement supérieur,qui estimeque le décret a été mal interprété par les universités. Dans une lettre récente à Lionel Collet — président de la Conférence des présidents d'université —, la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, déplore une « interprétation erronée des dispositions réglementaires en rigueur ». Elle écrit : « Ce décret vise à mettre fin aux abus d'employeurs, qui recruteraient en stage des jeunes diplômés sortis de l'université, ainsi qu'aux pratiques de certains organismes établissant des contrats de travail sous l'appellation de stage. » La ministre précise : «L'application du texte ne doit toutefois en aucun cas avoir pour conséquence de restreindre l'accès des étudiants aux stages volontaires.» Avant de conclure: «Je compte sur vous pour relayer ce message auprès des présidents d'université. »

    A Lyon-III, le bureau des stages explique son refus de délivrer des conventions : « A la base, ce décret nous interdit de signer des conventions pour les stages volontaires. On ne va pas aller contre la loi. Depuis la rentrée, plusieurs étudiants voulaient s'inscrire en Master 1 pour effectuer des stages sans prendre la peine d'aller aux cours…Il faut bien réglementer. » Lors de la séance des questions au gouvernement jeudi dernier, la sénatrice UMP du Val-de-Marne, Catherine Procaccia, a déploré « les interprétations variables » du décret dans les universités. En réponse, le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel,a affirmé qu'une«circulaire était en cours» pour clarifier la situation. Les stagiaires volontaires devraient pouvoir réobtenir des conventions. «Quand ?» reste la question pour les étudiants concernés.

    Hélène HAUS

    Article paru dans le Parisien du 05/10/2010

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