Hackhaton « Nec Mergitur » : derrière leurs écrans, ces étudiants ont fait la guerre aux terroristes.

Le Hackhaton Nec Mergitur organisé par l'École 42 est un marathon numérique qui vise à développer en un temps record de nouveaux outils de gestion de l’urgence et d’information du public en cas de crise, type attentat.

Développeurs, informaticiens, designers Web, étudiants... Tous ont participé au hackathon « Nec Mergitur » afin de trouver de nouveaux outils permettant de gérer les situations de crise type attentat.
Développeurs, informaticiens, designers Web, étudiants... Tous ont participé au hackathon « Nec Mergitur » afin de trouver de nouveaux outils permettant de gérer les situations de crise type attentat.

    Ils ont carburé pendant 48 heures aux boissons énergétiques et aux lignes de code informatique.

    Quatre cents fanas de high-tech ont participé ce week-end au hackhaton « Nec Mergitur » à l'

    Ecole 42

    (XVII e) : un marathon numérique inédit copiloté par la Ville et la préfecture de police de Paris.

    Objectif :

    développer en un temps record de nouveaux outils de gestion de l’urgence et d’information du public en cas de crise, type attentat. Dix projets pourraient devenir opérationnels après une sélection minutieuse.

    Le numérique au service des secours...

    « Avec le 13 novembre, on s'est rendu compte qu'il fallait améliorer certaines choses : comment intervenir plus vite, ne pas arriver à la saturation des centres d'appels, comment faire le tri entre les infos fiables et les rumeurs propagées par les réseaux sociaux, égrène Emmanuel Grégoire, adjoint à la maire (PS) de Paris chargé des ressources humaines. Ce hackhaton est un excellent format pour faire travailler les gens ensemble. »

    Des dizaines de « défis » ont ainsi été lancés par la préfecture de police, mais aussi les hôpitaux de Paris ou des salles de spectacle.

    « La Croix-Rouge a ainsi demandé que l’on réfléchisse à un outil pour connaître, en cas de crise,

    où sont ses bénévoles et en combien de temps ils sont disponibles

    . Aujourd’hui, cela se fait par téléphone » explique Jean-Philippe Clément, coordinateur de ce hackhaton.

    ...contrer la propagande djihadiste sur Internet

    Au rez-de-chaussée, un petit groupe travaille sur les « contre-discours » pour lutter contre la propagande djihadiste. « Aujourd'hui, Daech balance des trucs sur Twitter et personne ne mène le combat, soupire Adrien, 25 ans, développeur dans une start-up. On bosse donc sur un outil de veille qui générerait des messages automatiques à la fois pédagogiques mais aussi humoristiques. »

    Au deuxième étage, Robinson, 27 ans, étudiant à l'Ecole 42, planche lui sur une meilleure gestion des files d'attente devant le Zénith. A chaque table, des experts (associations de victimes, responsable de réseaux sociaux, psys) passent pour répondre aux questions. « Une commission de déontologie composée de juristes a même été mise sur pied pour préciser les conditions d'utilisation des données, précise Taline Aprikian, de la préfecture de police. Car il ne s'agit pas d'aboutir à de belles idées sur le papier. On veut des projets réalistes et faciles à mettre en œuvre. »

    « C’était l’occasion de faire quelque chose de concret »

    Laurent Bossavit, 45 ans, informaticien et participant du hackathon

    Capitaine du défi n°42, Laurent Bossavit motive ses coéquipiers ultraconcentrés derrière leurs écrans. Samedi après-midi, il lui restait 24 heures pour peaufiner sa technologie « Géo Alert », visant à informer de manière géolocalisée le grand public en cas de crise.

    « Lorsque j'ai eu connaissance de ce hackhaton, j'ai répondu présent tout de suite, confie cet informaticien de 45 ans qui travaille comme coach pour l'Etat. D'abord par réflexe citoyen, étant un habitant du XI e, mais aussi parce qu'on avait besoin de mes compétences. C'était l'occasion de faire quelque chose de concret avec des gens que je ne connais pas forcément. »

    En compagnie de Marc, Eric, David, Kevin, Thomas et Christophe, il a ainsi développé une idée originale. « En résumé, c'est mes applis préférées, la sécurité en plus, explique le quadra. On cible la génération Bataclan qui utilise déjà des applications pour réserver un spectacle, aller au restaurant, ou prendre un Vélib'. On veut négocier avec les éditeurs de ces applis pour qu'elles intègrent un système d'alerte géolocalisée quand il y a un danger dans la zone où l'utilisateur veut se rendre. » Ainsi, le message des pouvoirs publics afin d'éviter ou d'évacuer un périmètre précis s'adresserait spécifiquement aux personnes réellement concernées. « Ce qui est intéressant, souligne Laurent, c'est que cela ne nécessite pas de télécharger une application spéciale sécurité qui peut être considérée comme intrusive. »

    Julien Duffé

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