La dissection revient au collège

Les souris et les grenouilles font leur rentrée au collège par le biais de la réintégration de la dissection, en dépit du mécontentement des associations de défense des animaux.

La dissection revient au collège

    Alors qu’en 2014, le ministère de l’Education avait interdit la dissection des souris et des grenouilles au collège dans les cours de sciences et vie de la Terre (SVT), le Conseil d’Etat vient d’annuler cette décision.

    Côté pro, le Syndicat national des enseignements de second degré (Snes) se réjouissait lundi en prônant « la confrontation avec le réel ».

    Côté anti, on met en avant d’autres méthodes : rats en plastique, logiciels ou vidéos, parce qu’« élever des animaux pour les tuer sur des paillasses est immoral », estime Christophe Mari, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot.

    L’ONG a écrit une lettre ouverte au commissaire européen à l’Environnement pour qu’il tire l’oreille du Conseil d’Etat français. Elle appelle aussi les parents à inciter leurs enfants à sécher les cours de vivisection, au nom de la désobéissance… civile.

    Ici, les collégiens dissèquent… des cœurs de dinde

    Interdites depuis 2014 sur les animaux de laboratoire, comme les souris ou grenouilles, les expériences se font depuis sur de la viande ou du poisson… du commerce.

    Collège de Staël (Paris XVe), le 28 janvier 2014. Stella (à gauche) et Sophia, élèves de 5e, étudient un cœur de dinde acheté par leur professeur de SVT. (LP/Arnaud Journois.)

    Sur les paillasses de sa salle de sciences, Sandra Cruet, 40 ans, a mis des cœurs de dinde achetés chez Tang Frères, dans le quartier chinois. Il arrive à cette professeur de SVT (sciences et vie de la terre) de proposer plutôt à ses élèves de 5 e des cuisses de grenouilles surgelées, achetées chez Picard. « C'est plus simple de passer chez le commerçant que de commander des souris de laboratoire, explique l'enseignante qui entend « respecter la loi ». Avant d'ajouter : « Ces cœurs de dinde achetés en gros sac, c'est aussi moins cher. »

    Un cours attendu par les étudiants

    Côté élèves, même si on peut croire que sans souris, la séance perd de son intérêt, elle reste attendue.

    « Ça pue, s’exclame Malek, 12 ans. Mais je suis curieux. » Et brandissant le scalpel sur l’organe, « comme dans la série les Experts, précise Melchior, son voisin, j’ai bien envie de voir à l’interieur ». Sophia, les ongles vernis, un bout de Sopalin à la main, lâche : « Ça donne envie de vomir ». Simon, le « premier de la classe », glisse, plus pragmatique : « Ça va ! Ça ressemble à un bout de viande. Je peux l’imaginer dans une casserole ! » Sandra Cruet insiste sur un point : « C’est bien d’identifier les organes en réel, en cours de SVT avec des enfants de 5 e. C’est intéressant de les faire manipuler, couper, puis de dessiner l’organe en coupe transversale. » Cléophée, 12 ans, tee-shirt à paillettes, confirme : « On comprend mieux que dans un bouquin. »

    Céline Carez

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