Emploi. Les futurs techniciens se recrutent sur les bancs de l'école

Energie, informatique, maintenance : quel que soit le secteur, les techniciens sont devenus des profils si rares que les entreprises doivent les attirer de plus en plus tôt…

Afin de répondre aux besoins en développeurs informatiques, Xavier Niel, patron d'Iliad, a fondé sa propre école, l'école 42.
Afin de répondre aux besoins en développeurs informatiques, Xavier Niel, patron d'Iliad, a fondé sa propre école, l'école 42.

    Stéphane Dahan a fait ses comptes. « Nous prévoyons de proposer 2 700 postes d’ingénieurs en 2016, soit une hausse de 10 % par rapport à l’an dernier », résume le directeur du recrutement chez Alten. Beau programme.

    Et pourtant, même chez le leader mondial de l'ingénierie et du conseil en technologies, on ne cache pas sa difficulté à trouver suffisamment d'ingénieurs. Mission d'autant plus ardue que la fonction couvre, d'année en année, de plus en plus de spécialités. « Rien que chez nous, nous recherchons plus de 170 spécialités différentes, de la mécanique à l'aéronautique, en passant par les secteurs de l'énergie et du ferroviaire par exemple », précise-t-il. Or le volume de candidats reste insuffisant. « 70 % des profils trouvent un job avant même d'être diplômés, et les autres dans les quatre mois. » Pour les capter, ce recruteur n'a pas le choix : il doit retourner à l'école. « Nous avons noué des partenariats avec une cinquantaine d'établissements, nous organisons environ 200 actions écoles et participons à plus de 100 forums par an. » A cela s'ajoutent 200 stages et 100 apprentissages proposés chaque année.

    Le technicien : une appellation large

    « Le recrutement est d'autant plus compliqué que la notion de technicien reste très étendue », observe Arnaud Chouteau, directeur emploi et formation au LEEM (Les entreprises du médicament). Ce groupement professionnel annonce lui aussi plusieurs centaines de recrutements de techniciens cette année. « Cette appellation peut couvrir un profil issu de bac pro, comme des bac + 3, voire plus ! » « De plus en plus, les techniciens mordent sur le statut de cadres et ne se résument plus à de simples « cols bleus » », confirme Julien Weyrich, directeur du secteur ingénieurs et techniciens au cabinet Page Personnel.

    Preuve que le niveau de qualification ne change rien à l’affaire, Arnaud Chouteau propose volontiers un focus sur les techniciens de maintenance. « 7 % de nos postes de techniciens de maintenances sont renouvelés en moyenne chaque année, soit autour de 150 postes proposés. »

    Profils recherchés : du bac pro au niveau bac +2 (BTS électrotechnique ou maintenance industrielle), voire des licences professionnelles avec des spécialités techniques ou technologiques. Et là encore, les étudiants ont une carte à jouer. « On développe beaucoup l'alternance. Nous intervenons souvent dans les universités et lors de salons étudiants pour présenter notre secteur innovant. On travaille également beaucoup sur les passerelles proposées ensuite, comment passer de la maintenance à la production ou à l'encadrement par exemple. »

    Consultez dans notre guide des métiers le rôle du Technicien

    Un secteur qui présente peu de chômage

    Aucun secteur ne semble épargné. « Si j'avais le choix, je ne recruterais que des profils confirmés, plaisante Pierre Chaussée, directeur associé chez FWA. Mais en réalité, l'état du marché est tel que nous révisons tous nos critères. » Cette jeune SSII et éditrice de logiciels affiche 30 recrutements pour 2016. « Nous ciblons nous aussi de jeunes diplômés en informatique qui savent déjà programmer, de niveau bac +2 et 3. Pour pouvoir rivaliser avec d'autres employeurs, nous leur promettons de continuer à les former et à les accompagner dans des missions intéressantes avec un environnement dynamique. » Malgré ses difficultés de recrutement, Stéphane Dahan reconnaît qu'il est difficile de se plaindre. « Le problème de notre secteur, qui n'en est pas vraiment un, est qu'il n'y a pas beaucoup de chômage, résume-t-il. En revanche, on peut encourager davantage de jeunes à s'orienter vers ces métiers… »

    Les boites qui embauchent

    - Alten affiche 2700 postes d'ingénieurs à pourvoir en 2016, dont 1400 en Ile-de-France et la moitié pour de jeunes diplômés (aéronautique, énergie, industrie, transports terrestres...) : www.altenrecrute.fr.

    - Le LEEM (Les entreprises du médicament) prévoit plusieurs centaines de recrutements de techniciens pour l'année à venir : www.macarrieredanslapharma.org.

    - La société FWA propose 30 postes de techniciens informatiques (développeurs notamment) : www.fwa.eu.

    - L'éditeur de logiciels de gestion EBP recherche 30 collaborateurs : www.ebp.com.

    - Carglassrecherche plus de 400 techniciens vitrage pour 2016 (recrutement par des exercices de montage et démontage de pièces en temps limité) : jobs@carglass.fr.

    - Le spécialiste de la construction, Colas, propose une centaine de postes à pourvoir immédiatement (conducteurs de travaux, techniciens de chantiers) : www.colas.com/fr/nous-rejoindre.

    Céline Chaudeau

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