Les grands du BTP embaucheront en 2014

Dans les secteurs d’activité en crise, les professionnels veulent rester optimistes. Selon la Fédération française du bâtiment (FFB), « 2013 aura été moins mauvaise que prévu ».

Colas, leader mondial de la construction de routes, veut recruter 2 200 personnes en France environ en 2014 et va accueillir entre 800 et 1 000 alternants.
Colas, leader mondial de la construction de routes, veut recruter 2 200 personnes en France environ en 2014 et va accueillir entre 800 et 1 000 alternants.

    Dans les secteurs d’activité en crise, les professionnels veulent rester optimistes. Selon la Fédération française du bâtiment (FFB), « 2013 aura été moins mauvaise que prévu ». Alors que les experts tablaient sur la construction de 315 000 logements cette année, leur nombre devrait finalement atteindre 340 000.

    Pour autant, pas de véritable reprise en vue et un marché de l’emploi en berne, avec 24 000 emplois perdus et 6 000 postes d’intérim supprimés au premier semestre.

    Dans les travaux publics, la conjoncture n'est pas meilleure. Sur les neuf premiers mois de 2013, l'activité a reculé de 2,7 % par rapport à la même période en 2012. Traduction en termes d'emploi : entre 6 000 et 8 000 postes en moins ces douze derniers mois. La décrue pourrait même s'accélérer l'an prochain, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) estimant que 12 000 emplois permanents sont menacés.

    Des profils chevronnés mais aussi des débutants

    Dans ce tableau bien sombre, c’est du côté des majors plutôt que des PME que les opportunités sont à chercher.

    « Elles continuent à embaucher des jeunes ingénieurs et des profils expérimentés, notamment des conducteurs de travaux », assure Frédéric Rei, directeur chez Page Personnel Immobilier & Construction, société d’intérim et de recrutement spécialisée. Des professionnels particulièrement recherchés, tout comme les chefs de chantier, les ingénieurs études et matériels, par le géant Vinci qui prévoit 5 000 embauches en France en 2014.

    « L'an prochain, nous prévoyons de recruter 2 200 personnes en France environ, soit presque autant que les 2 400 embauches réalisées en 2013, et nous accueillerons entre 800 et 1 000 alternants », assure, de son côté, Cédric Mendès, responsable du développement des ressources humaines de Colas, leader mondial de la construction de routes. « Nous ciblons notamment les ingénieurs travaux débutants et les chefs de chantier, mais aussi les conducteurs d'engin et les ouvriers qualifiés en travaux routiers ou encore les techniciens géomètres et les projeteurs. » Chez Spie Batignolles, qui intervient dans la construction et le BTP, ce sont environ 400 embauches qui sont prévues en 2014 (contre 450 cette année). « Elles concernent, à parts presque égales, les ouvriers, les fonctions d'encadrement sur les chantiers, en particulier les chefs de chantier, et les ingénieurs et cadres », précise Gérard Charbonnier, directeur de l'emploi, de la mobilité et de la gestion des compétences. « Nous recherchons notamment des chefs de projet chevronnés pour suivre de grosses opérations, depuis les premières études jusqu'à leur livraison. »

    « On recherche, à parts égales, des ouvriers, des cadres et des ingénieurs »

    Chez Bouygues Construction, près de 2 000 nouveaux collaborateurs devraient être engagés l'an prochain. « Un volume presque équivalent à celui de 2013 », explique Amélie Quidor, responsable du développement des ressources humaines. Quarante pour cent de cadres et ingénieurs. Avec une prime à la jeunesse. « Soixante pour cent des postes s'adressent à des jeunes diplômés, en particulier des ingénieurs. Par ailleurs, nous allons accueillir plus de 2 000 apprentis et stagiaires », précise Amélie Quidor.

    En plus des offres des majors, une autre piste s'impose, celle de l'intérim. « S'il baisse pour les métiers peu qualifiés, il augmente pour des fonctions d'agents de maîtrise et de cadres débutants », assure Frédéric Rei. A ne pas négliger, car le travail temporaire peut déboucher sur un contrat durable.

    Ces métiers qui ont la cote

    Malgré la conjoncture morose, certains professionnels restent particulièrement sollicités par les recruteurs. Ils exercent des métiers pas toujours bien connus, pourtant indispensables sur les chantiers, ou en amont.

    L’ingénieur études de prix

    Son métier :

    travaillant dans une entreprise du bâtiment ou un bureau d’études, il intervient très en amont d’un projet puisqu’il est chargé d’en chiffrer le coût le plus précisément possible, poste par poste, en comptabilisant les ressources humaines nécessaires. Une mission qu’il réalise en collaboration avec les ingénieurs chargés de la conception du projet lui-même et qui passe également par la consultation des fournisseurs et des sous-traitants. Durant la phase de construction qu’il suit de près, il peut être amené à réévaluer certains coûts, notamment en cas de dépassement des délais de livraison.

    Sa formation :

    un diplôme d’une école d’ingénieur spécialisée dans les travaux publics ou un master universitaire dans le même domaine. Avec plusieurs années d’expérience, il est aussi possible d’accéder à ce métier avec un bac + 2-3 en bâtiment.

    Sa rémunération :

    de 37900 € annuels brut pour un débutant à 51200 € avec dix ans d’expérience. (Source : batiactuemploi.com.)

    Le chargé d’affaires ou ingénieur commercial

    Son métier

    : travaillant principalement dans un grand groupe du bâtiment ou des travaux publics, celui qui porte parfois le titre d’ingénieur commercial est d’abord chargé de trouver de nouvelles affaires. A l’affût des projets émergents, il sélectionne notamment les appels d’offres sur lesquels son entreprise est susceptible de se positionner, il coordonne les études, travaillant sur ce sujet avec les ingénieurs études de prix. Une fois le contrat conclu, il est l’interlocuteur principal du client, mais aussi des fournisseurs et des sous-traitants, tout au long du chantier dont il suit l’avancement au quotidien, veillant particulièrement au respect des délais et des coûts.

    Sa formation :

    un diplôme de niveau bac + 5 d’une école d’ingénieur spécialisée dans le BTP, ou un master universitaire spécialisé. Un double cursus, dans une école de commerce, est particulièrement apprécié.

    Sa rémunération :

    de 34500 € annuels brut pour un débutant à 46600 € avec dix ans d’expérience. (Source : batiactuemploi.com.)

    L’ingénieur en performance énergétique

    Son métier :

    dans le bâtiment, les réglementations en matière de consommation d’énergie sont particulièrement contraignantes, et le seront de plus en plus. C’est à ce professionnel qu’il revient, dès les premières études d’un projet de construction, d’optimiser la performance énergétique du futur bâtiment, en lien avec l’équipe chargée de concevoir le futur bâtiment. Il détermine et évalue le coût des meilleures solutions techniques, du choix des matériaux à celui des installations de chauffage ou de climatisation, incluant l’entretien et la maintenance. Il suit ensuite l’avancement du chantier afin de s’assurer que ses préconisations sont mises en œuvre dans les règles de l’art.

    Sa formation :

    un diplôme d’ingénieur spécialisé en génie climatique et énergétique ou un master universitaire spécialisé mêlant bâtiment et développement durable.

    Sa rémunération :

    de 35000 € annuels brut à 47500 € avec dix ans d’expérience. (Source : batiactuemploi.com.)

    Dossier réalisé par Jean-Marc Engelhard

    Article paru dans le supplément éco du Parisien daté du lundi 2 décembre 2013

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