Olivier Oger (Edhec) : « Il serait temps qu'on se rende compte de notre haut niveau de qualité au lieu de nous stigmatiser ».

Olivier Oger, directeur général de l'EDHEC dévoile son programme et les grands axes de développement : actualité des programmes, concurrence à l'international, placement des étudiants sur le marché du travail

Olivier Oger DG de l'Edhec (crédit photo : Antoine Belval)
Olivier Oger DG de l'Edhec (crédit photo : Antoine Belval)

    150 millions d’euros de budget et 7500 étudiants dans les 5 ans à venir : voici les ambitions de l'EDHEC, la grande école de commerce française. Réputée à l’international, la business school entend bien jouer les premiers rôles face aux plus grands établissements américains, européens ou asiatiques.

    Olivier Oger, le directeur général dévoile son programme et les grands axes de développement. En période de sinistrose… l'EDHEC affiche une volonté de croissance dont feraient bien de s’inspirer nos capitaines d’industrie !

    On parle beaucoup de problèmes de financement dans l’éducation. Du côté des grandes écoles de commerce traverse-t-on également une crise ?

    Olivier Oger.

    Oui et non. Grâce aux accréditations internationales qui les ont amenées au meilleur niveau, les écoles françaises seraient plutôt en pleine expansion. Mais quand on rentre dans la course mondiale, il est aussi vrai que nous faisons face à des problématiques de financement et de taille critique. Ce n’est donc pas une crise mais plutôt une période de transition où les établissements comme l’EDHEC se retrouvent désormais en concurrence avec les meilleures universités mondiales. Je reconnais aussi que la baisse du financement public nous pénalise au moment où nous en avons le plus besoin. Il est en effet plus dur de gravir une montagne avec moins d’oxygène !!

    Vous avez dévoilé votre plan stratégique 2020 avec de grandes ambitions. Est-ce le bon moment ?

    Bien sûr. Tout d’abord pour des raisons de marché. Au niveau de la planète, il y a une forte demande de formations au management, surtout dans les pays émergents. C’est donc le moment de conquérir des parts de marché et de défendre le modèle français, reconnu comme robuste et de très bonne qualité. D’ailleurs, dans les classements mondiaux, nous sommes toujours bien placés. Il serait temps qu’on se rende compte de notre haut niveau de qualité au lieu de systématiquement nous stigmatiser.

    Depuis 15 ans, les écoles ont progressé dans le domaine de la recherche et donc de l’excellence académique. Ce qui démontre l’élévation de notre niveau et de notre capacité à nous développer. Cette course à la croissance est inévitable, simplement pour survivre dans un environnement concurrentiel rude. Les grandes écoles made in France sont condamnées à grandir, en termes de promotions et de chiffre d’affaires !

    Tout de même 150 M€ de budget dans 5 ans… c’est une croissance « très » forte ?

    Vous savez, nous sommes déjà à 90 M€ d’euros de budget aujourd’hui ! Par ailleurs, nous misons beaucoup sur la formation continue à une échelle mondiale à destination des plus grands groupes. Dès lors que nous proposons une expertise de très haut niveau, fruit de nos recherches, les entreprises sont prêtes à investir dans nos écoles. Elles souhaitent profiter de l’expertise des meilleurs enseignants. En 5 ans, nous avons déjà multiplié par 10 le CA de l’executive education. Nous entendons bien doubler encore ce chiffre dans les 5 ans à venir. L’autre source de développement ce sont les formations bachelor (bac+4), pour les jeunes qui souhaitent disposer d’alternatives aux modèles écoles sur prépa. D’ici 2020, nous visons des promotions de 1000 élèves, contre 500 aujourd’hui. Ce qui fera sans doute de nous une des écoles les plus importantes par le nombre d’étudiants.

    Autre source de développement : attirer des étudiants étrangers.

    Actuellement un tiers de nos étudiants en Master sont étrangers. Dans cinq ans, nous serons à 50%. Les accréditations, les classements nous ont apporté une véritable notoriété et une forte attractivité.

    Comment se porte le placement des étudiants sur le marché du travail ?

    Le marché du travail est certes plus tendu qu’avant, mais il est très correct pour nos étudiants qui se placent dans les entreprises, notamment à l’étranger avec 40% de premiers jobs hors de France. L’entrepreneuriat monte aussi avec 15% de jeunes diplômés qui choisissent cette voie. L’arrivée du digital a considérablement favorisé ce phénomène.

    On a l’impression que l’on apprécie beaucoup plus les grandes écoles de commerce hors de France ? C’est votre sentiment également ?

    C’est un fait : la France a du mal à assumer le système à deux voies, d’un côté les grandes écoles, de l’autre les universités. S’il fallait unifier les choses… pourquoi vouloir à tout prix intégrer les écoles dans les universités…je pense que l’on aurait intérêt à envisager aussi l’inverse, d’intégrer une université dans une école comme cela se fait en Espagne. Il serait temps de reconnaître nos qualités.

    Est-il vrai que les étudiants étrangers ont du mal à avoir des visas pour intégrer vos programmes en France ?

    C’est vrai que nous rencontrons des barrières à l’entrée pour nos étudiants, alors que les autorités sont plus souples pour des formations universitaires. Je suis étonné du contrôle que l’on impose aux grandes écoles comme nous, alors qu’on exige finalement moins des établissements publics.

    Gilbert Azoulay

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