Orientation : Je me suis trompé de voie, que faire ?

On vous souhaite le meilleur dans votre nouveau cursus ! Mais personne n’est à l’abri d’une déception. Et cela, les écoles l’ont bien compris.

Orientation : Je me suis trompé de voie, que faire ?

    De la formation rêvée à la réalité, il y a parfois un gouffre. Dès les premiers mois, des milliers d’étudiants déçus abandonnent leur cursus.

    Il y en a même de plus en plus, à en croire Aldrick Allal, président du groupe Diderot Éducation : « Il y a quelques années, nous observions 1 à 2 % de décrocheurs au cours de la première année. Aujourd’hui, ce serait plutôt 10 % », affirme-t-il. Il ne s’agit pas là d’un désamour particulier pour ses formations, car on observe exactement la même courbe dans les autres cursus. Les causes sont plutôt à chercher du côté des décisions difficiles à prendre, si jeune, si tôt, mais aussi de « la grande diversité de choix, qui augmente forcément le risque de se tromper. »

    Comment ne pas “perdre” son année ?

    Il faut distinguer deux cas de figure : soit on se rend compte suffisamment tôt de son erreur (dans les premiers jours ou le premier mois), auquel cas une admission tardive, dans une autre filière, est généralement possible. Soit on tente de s’accrocher plus longtemps mais on finit par lâcher prise en cours d’année. Et là, la solution a un nom : les rentrées décalées.

    Beaucoup d’écoles ont compris l’intérêt de recevoir des étudiants déçus de leur premier cursus.

    Elles proposent désormais une seconde rentrée en janvier ou février. Aujourd’hui, on les trouve dans toutes les disciplines, dans les écoles de commerce ou d’ingénieurs, les universités, BTS, etc. Au Pôle Léonard-de-Vinci, à Paris- La Défense, les trois écoles (ESILV, EMLV et IIM) ont adopté ce principe : « Nous organisons des rentrées décalées depuis cinq ans et recevons des profils extrêmement intéressants », précise Nelly Rouyrès, directrice générale adjointe du Pôle. Car se tromper de voie n’est nullement considéré comme un échec ! « Nombre d’étudiants de prépas ou de médecine, poursuit Nelly Rouyrès, se rendent compte que ces modèles spécifiques ne leur conviennent pas. D’autres ont choisi en fonction de leurs parents et ne se retrouvent pas du tout dans leur formation. »

    Les rentrées décalées signifient tout de même quelques mois intenses pour rattraper son retard.

    Dans certaines écoles, l’étudiant rejoint le groupe initial et tente de le combler par son travail personnel. À l’heure des plateformes en ligne, le nouveau venu accède facilement aux cours qu’il a ratés. Mais de plus en plus, des classes dédiées sont créées pour les nouveaux arrivants, avec un programme condensé, moins de jours libres et une période d’étude se prolongeant jusqu’en juillet. C’est le cas au Pôle Léonard-de-Vinci : « Chez nous, précise encore

    Nelly Rouyrès, l’étudiant aura environ 2/3 du volume horaire normal. Ces étudiants se rendent compte de la chance qui leur est offerte et affichent une belle motivation. Le jeu en vaut la chandelle, car si tout se passe bien, vous entrerez ensuite en 2e année, comme si de rien n’était.

    Pour ne pas perdre son année, le timing est essentiel et, dans tous les cas, mieux vaut décider d’arrêter avant Noël…

    Le groupe Diderot Éducation essaie malgré tout de s’adapter : « Un étudiant qui candidate autour de décembre n’aura aucun problème. Plus tard, cela dépend de lui. Nous lui ouvrons notre plateforme de cours en ligne pour qu’il rattrape son retard, puis évaluons sa situation », explique Aldrick Allal, lequel, s’étant jadis « planté » dans ses choix d’étudiant, tient toujours à déculpabiliser les nouveaux arrivants : « Si c’était simple de choisir sa carrière à 17 ans, ça se saurait ! »

    Le parcours découverte

    Pour répondre à cette difficulté récurrente, le groupe a même imaginé un nouveau programme, lancé cette année. Le Parcours découverte a un principe original : « Pendant un an, les étudiants peuvent passer alternativement dans toutes les formations de notre groupe, afin de découvrir des cursus, de les tester et de choisir celui qui leur convient le mieux. » Un papillonnage payable par mois, qui peut aboutir à un choix rapide (quelques semaines) ou se prolonger toute l’année. « À en juger par les demandes que nous recevons, ce programme répondait vraiment à un besoin ! », assure Aldrick Allal.

    Chiffre : 14 % des étudiants ne s’estiment pas satisfaits de leur première année d’étude.

    (Source : ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, 2017)

    « J’ai vraiment trouvé ma voie, enfin ! »

    TÉMOIGNAGE de Matthieu Delaherche En 3e année à ICD Business School

    Qu’as-tu fait après le lycée ?

    J’ai eu mon bac en 2014 et, comme j’aimais beaucoup les activités physiques, j’ai intégré une formation de management du sport. Après la première année, je l’ai quittée car cela ne me correspondait pas. J’ai cherché quoi faire, suis entré à la fac, en économie et gestion, mais là encore, plusieurs choses n’allaient pas.

    Comment t’es-tu réorienté ?

    J’ai senti très vite que je voulais quitter la fac et j’ai arrêté au mois de décembre. Puis, j’ai découvert le programme intensif du groupe IGS, qui commençait en février. Il avait tout pour plaire à quelqu’un comme moi, car c’est une année condensée qui permet d’intégrer, par la suite, n’importe quelle école du groupe, directement en 2e année. Cela laisse encore du temps pour réfléchir, faire son choix puis passer l’examen d’entrée.

    Cette année a-t-elle changé tes plans ?

    Oui, en entrant, je voulais suivre un bachelor et j’ai finalement intégré le programme en 5 ans de l’école de commerce ICD, à Paris. Ce cursus intensif a été un révélateur. D’abord, je me suis retrouvé avec des gens qui avaient commencé en école d’ingénieurs, en fac de psycho, en médecine… C’était déjà très enrichissant. Puis nous avons été très bien accueillis par les étudiants qui suivaient le parcours classique. Mon intégration s’est si bien passée que je suis aujourd’hui président du BDE (bureau des élèves). J’ai vraiment trouvé ma voie, enfin !

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