Stagiaires et apprentis confrontés au coronavirus

Ils sont eux aussi des victimes collatérales de l’épidémie de covid-19 : beaucoup de stagiaires et d’apprentis manquent encore d’informations précises sur la poursuite ou non de leurs stages et contrats, dans des entreprises en pleine réorganisation.

Stagiaires et apprentis confrontés au coronavirus

    Ils sont eux aussi des victimes collatérales de l’épidémie de covid-19 : beaucoup de stagiaires et d’apprentis manquent encore d’informations précises sur la poursuite ou non de leurs stages et contrats, dans des entreprises en pleine réorganisation.

    Les étudiants et les apprentis se rappelleront sans doute longtemps de leur immersion en entreprise en 2020... Entre ceux qui travaillent depuis chez eux, loin de leur tuteur, et ceux qui désespèrent de trouver une entreprise pour valider leur année d’étude, les situations varient mais le stress est là pour tous.

    "Cette situation est compliquée à gérer, reconnaît Jean Petaux, le directeur de la communication de Sciences po Bordeaux. C’est un sujet très lourd car nous avons une multitude de cas particuliers à gérer : les stagiaires à l’étranger, les stages longs de master, les stages validants ou non validants, nous pilotons la situation semaine par semaine". Pas facile effectivement d’anticiper sur la durée supposée du confinement - 2 semaines aujourd’hui mais plus probablement portée à 6 semaines. Pour permettre aux étudiants de s’organiser au mieux, Sciences po Bordeaux, comme d’autres établissements de l’enseignement supérieur, a mis en ligne une FAQ pour répondre à tous les questions qu’ils peuvent se poser. Une constante : "Nous faisons rentrer les étudiants qui sont à l’étranger, et nous considérons que le stagiaire doit suivre les consignes de son entreprise ; si un télétravail est mis en place, il doit télétravailler" explique le directeur bordelais.

    Ne pas pénaliser les étudiants

    Dans le cas d’un stage nécessaire pour valider le diplôme, les étudiants ont jusqu'à fin septembre, dans la plupart des cas, pour faire leur stage. Thibaud, étudiant dans une école de journalisme, doit ainsi faire un stage de 2 mois pour valider son master, mais il n’est pas trop inquiet : "J’espère encore trouver une rédaction pour m'accueillir en juillet et en août".

    La situation est plus compliquée pour les étudiants qui doivent faire des stages longs, de 4, 5 ou 6 mois. Mais plusieurs écoles ont déjà communiqué auprès des tuteurs qui accueillent leurs stagiaires pour leur expliquer que les étudiants ne seront pas pénalisés en cas de réduction de la durée de leur stage, comme l’INSEEC, par exemple. C’est le cas également à l’université de Strasbourg, qui dès la mi-mars a garantit à ses étudiants de DUT, licence pro, diplôme d’ingénieur, que leurs semestres seront validés, même avec un stage non fait ou écourté.

    Les apprentis parfois dans le flou

    La situation des apprentis est un peu différente de celles des stagiaires. En effet, pendant la durée de leur contrat d’apprentissage, les apprentis sont des salariés de leur entreprise d’accueil. Ils doivent donc se conformer strictement aux directives de l’employeur, qu’ils s’agisse de télétravailler, de travailler en présentiel, ou de se retrouver au chômage partiel. Mais l'Association nationale des apprentis de France (ANAF) relève que nombre d’employeurs tardent à informer leurs apprentis sur la conduite à suivre, avant leur retour en entreprise.

    Autre point de vigilance souligné par l’ANAF: le principe de la "continuité pédagogique" mis en avant par les ministres Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal s’applique aussi aux apprentis pour la partie de l’alternance consacrée au cours. "Problème : tous ne sont pas forcément équipés pour suivre des cours à distance, explique Aurélien Cadiou, président de l’ANAF, nous avons donc demandé à ce que les apprentis soient éligibles à l’aide au premier équipement distribuée par les opérateurs de compétences, les OPCO, qui gèrent ces aides". L'association a également demandé au ministère du travail que les apprentis mineurs puissent bénéficier automatiquement du chômage partiel, quand le télétravail n’est pas possible, afin de les protéger et de protéger leurs familles de la contagion par le Covid-19. Le ministère n’a pour l’instant pas répondu à cette demande.

    Des maitres de stages ou tuteur au chômage partiel

    Beaucoup d'entreprises vont passer une partie de leur personnel en chômage partiel dû à une baisse de l'activité : parmi eux des tuteurs d'apprentissage et des maitres de stage qui ne travailleront plus pendant une période allant de quelques semaines à 3 mois et qui ne pourront plus encadrer le travail de ces étudiants. Les stagiaires ou apprentis pourront-ils passer automatiquement au chômage partiel avec eux ou peuvent-ils changer de maitre ou tuteur afin de continuer leur expérience ? En temps normal ces situations exceptionnelles se limitaient à quelques cas isolés, mais là des services entiers sont mis en chômage partiel : des situations inédites à arbitrer au cas par cas et à négocier avec les ressources humaines.

    Sandrine Chesnel

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