42x60 affiche une oeuvre de Sara Bjarland dans Paris

Les matériaux sont au centre de la pratique de Sara Bjarland, plus spécifiquement les « matériaux post-consommation », également appelés déchets. Pour ses sculptures, installations et photographies, elle récupère des objets et des matériaux mis au rebut dans des tas d'ordures dans la rue et dans des centres de recyclage. Ce faisant, elle réfléchit matériellement sur le monde qui l'entoure et sur l'héritage que les générations actuelles laissent sur la planète. Bjarland considère sa pratique comme un moyen de recycler, de soigner et de préserver ces matériaux. Son processus de fabrication est très intuitif et elle se laisse guider par les objets et les matériaux qu'elle rencontre, compte tenu de leurs qualités sculpturales, matérielles et esthétiques. Elle s'intéresse à transformer les matériaux et à permettre à leur histoire et aux associations qui en découlent de contribuer à une nouvelle vie en tant qu'objet d'art. Tantôt s'appropriant ou altérant les objets, tantôt les coulant dans des matériaux comme la céramique ou le bronze, elle tente d'en extraire de nouvelles significations ou de suggérer de nouvelles possibilités, par exemple en les imaginant comme de futurs vestiges archéologiques (comme ses moulages en céramique de pneus de voiture cassés). Un vieux parapluie rappelant une peau de bête, des stores s'effondrant en tas comme des palmiers morts, un cactus ratatiné ressemblant à un animal mort – Bjarland s'intéresse à la zone grise où se mêlent les domaines de l'objet et de l'organisme, du fait et du né et le flou, et la matière sans vie semble prendre vie, pour recommencer à s’estomper. (Texte : Hopestreet Gallery, Bruxelles) Sara Bjarland est finlandaise, elle vit et travaille principalement à Amsterdam.